Au milieu des années 90 j'ai une quinzaine d'années et je suis franchement caisseux et peu motard. Mais première approche du monde moto, ma grande soeur sort avec un mec qui roule en 750 GSXR avec un gun devil alu. Il hurle le machin... J'entends parler d'histoire de motard.. 270kmh, wheeling, bourre entre potes. Je les regarde avec des yeux ronds comme des billes.
Mon avenir est déjà clair ; 18 ans permis : 205 GTI, 25 ans : Porsche 964...
Et finalement mon cap va vite changer.1996, mon meilleur ami, Camille, lui tombe dans la marmite. Le Joe Bar Team, les roadsters, il m'ouvre les yeux... et m'entraîne avec lui. Une des rares influences que j'ai accepté !
Le 600 Bandit vient de sortir, suivi quelques temps après d'une palanquée de concurrentes efficaces et bien plus modernes que leurs ancêtres.
Lui rêve d'une B6N rouge, moi d'un 600 Hornet bleu... Mais on se traine en scooters.. Lui en Typhoon rouge, et moi en Speedake bleu... Enfin se trainer... Vous voyez les premières pages du tome 2 du JBT ? C'est notre quotidien. Freinage extra limite, course entre les bagnoles, coups pourri pour se doubler, prise de risque d'autant plus élevée qu'on manque de puissance.
1998, j'ai le bac, j'intègre une école de l'autre coté de Paris. 1h30 à 2h de métro matin et soir. Pétage de plomb.
Je me renseigne rapidement. Pour 1500€ on trouve des 500 GSE, GPZ, mais... à Paris en jeune conducteur de 18 ans on me demande le double en assurance !
Et puis la contrainte du 34ch à l'époque.
Du coup je passe le permis et me cherche une 125. Mais pas question d'acheter un 4T foireux. On me pousse pourtant à choisir une merde genre 125 SR, CM. De la becane de chauffeur livreur. Impossible pour moi.
Alors je fouine. Et je finis par trouver l'arme fatale : Une Yamaha 125 TDR (même couleur)
Coup de chance c'est une 1993. Pas encore la correspondance avec le permis B, donc les 125 n'étaient pas bridés. Ma petite brêle faisait ses 33ch, prenait 160 kmh, le tout dans un bruit de mobylette énervée !
Moto très sympa. Chassis, freinage, équipement, vraiment on est loin d'une des merdes qu'ils voulaient me vendre. Que du bon cette bécane.
Je l'achète donc en Bretagne et la ramène à Paris quelques temps. Puis je vais poursuivre mes études à Brest, donc retour en Bretagne avec. Vu sa vitesse de pointe, elle tient sans problème un 110 sur la route.
N'ayant que le permis moto, elle sert tous les jours, je lui met 12000km en 10 mois et ne me fait aucune misère.
Après 1 an, je rêve d'une moto qui soit plus cylindrée. Mon problème d'assurance s'est résolu, alors je cherche une GSE. Vu mon budget aucun autre 500 ne m'est accessible, sauf les trails comme le KLE. Mais à l'époque je refuse ce type de moto. Je veux un roadster ou une sportive.
En choisissant une GSE carénée, je n'aurai ni l'un ni l'autre MDRRR
Cette moto est une erreur. Erreur de choix, de look, de taille, de sélection.
Je m'offre une GSE comme celle ci mais... verte poubelle (vraiment)
Elle me fera toutes les misères. Conso d'huile (il me restait 0,75L à la première vidange). Problèmes électriques (les phares qui s'éteignent la nuit sur l'autoroute c'est ... bizarre). Et même le sélecteur de vitesse qui disparait sur la route. Ca ça fait bizarre quand tu veux rétrograder et qu'il n'y plus rien sous ton pied. Obligé de traverser Brest en 6eme. Avec un bi qui cogne sous les 2000trs... et une ville qui grimpe pas mal..
Après un an de vie commune et 23000km ensemble je lui cherche une remplaçante.
Là je trouve le 600 Hornet de mes rêves. Bleue, un pot Arrow carbone, lèche roue, et tout et tout. Je signe, sans savoir comment je vais la payer.
Et effectivement, le prix de l'assurance me rattrape, le coût global de la machine, me fait abandonner. J'annule.
Je suis obligé de me retourner vers un 600 Bandit. J'en vois plusieurs, toutes pourries. Toutes malmenées.
Et puis je trouve la mienne à Paris lors d'un week-end pour voir mes parents. B6S, verte foncée, un carénage abimé, selle creusée (logique vu mon mètre 90), et surtout un putain de gun Yoshimura qui réveille les morts !
La même que celle là :
J'ai gardé cette moto 2 ans et 25000km. Une bonne chariotte, mais un châssis vite dépassé. Cette moto continuera à faire le taf de la GSE. Quotidien, voyage à deux, traversée de la France, etc...
Et un jour lors d'un entretien, on me prête un 600 Fazer. Une bandit... en mieux. Chassis, moteur, freinage, confort, equipement, finition. La même en mieux. Et là je me dis... bon... je fais quoi. Le ver était dans le fruit, le changement était imminent.
Je commence à regarder, j'avais encore jamais eu de sportive, mais je fais quasi que du duo. Ma compagne de l'époque à de la famille dans le sud (Tarbes, Perpignan), moi à Paris... Je crains les sportives. Mon budget est limité. Alors je regarde les vieilles sportives. 600 FZR, 600 CBR F... Mais non.
Ensuite je zyeute sérieusement du coté des 600 Thundercat. J'ai toujours aimé le 750 VFR. Le monobras, la peinture monochrome élégante, les clignos intégrés, le sifflement du moteur, sa réputation de fille de la RC30...
J'en essaye une. Tout me plait. La facilité, la possibilité d'enquiller les kil', le look, la fiabilité. Et puis en parallèle je tombe sur un forum de fous furieux, ouverts, drôles, accueillants... Ca change des concours de longueur de bite des forums moto...
La décision est prise. Reste à trouver LA bonne.
Recherche rapide, je m'offre MA VFR
Avec elle en 4 ans j'ai fait toutes les régions de France. J'ai visité plusieurs pays. J'ai rencontré quelques debiles profonds qui sont eux aussi passés à la 911, j'ai kiffé. Découvert le voyage à moto.
Puis le boulot à changé, les enfants sont arrivés, et je l'ai franchement abandonnée. Quasiment 10 ans sans rouler. Quelques centaines de km par an.
Mais 2021 est l'année de son renouveau. Gros entretien et de nouveau utilisation plus intensive.
J'adore ! Je kiffe. J'aime.
Reste à lui trouver un jour... une petite soeur (elle ne sera jamais remplacée). J'aimerai retrouver la position de ma première moto... Mais avec un moulin commak !
)
Ils vont déchanter.
